La grande famille de tous les GAUDEL |
Origine du nom GAUDEL
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Je suis né en 1946...ce n'est pas si loin ! Et pourtant je me souviens parfaitement que nous parlions régulièrement, dans les années cinquante, de nos "nom de baptême" et "nom de famille". Aujourd'hui, ces appellations ont été remplacées définitivement par "prénom" et "nom". Les Anglais ont conservé les termes de "christian name" (nom de baptême) et de "family name" (nom de famille) ou "surname" (nom de famille). Ces remarques préliminaires vont s'éclaircir avec ce qui suit !
Le nom GAUDEL est un diminutif du nom GAUD. C'est le même procédé qui a donné CLAUDEL à partir de CLAUDE, DEMANGEL à partir de DEMANGE, PIERREL à partir de PIERRE, GEORGEL à partir de GEORGES, JEANDEL à partir de JEAN etc... Naturellement il existe d'autres diminutifs de GAUD tels que GAUDIN, GAUDINOT etc... mais la terminaison en EL est caractéristique de la Lorraine et plus particulièrement des Vosges où les noms cités plus haut sont très répandus.
Comme un tiers des noms de famille d'aujourd'hui, le nom GAUD provient d'un ancien nom de personne germanique transmis par le baptême, au même titre que Raoul ou Bernard, et qui est devenu héréditaire. Issu de la racine germanique "wald", il signifiait "gouverner". Le nom "Waldo" fut celui de personnes germaniques à l'époque mérovingienne ou carolingienne. A l'origine, il n'était pas héréditaire, mais essentiellement donné le jour du baptême, à un enfant baptisé Waldus ou Galdus dans sa forme latinisée. Il se peut aussi que ce nom fut attribué de père en fils, sur plusieurs générations.Si ce nom est parvenu jusqu'à nous, c'est que la population gallo-romaine adopta, par esprit de mode, les noms germains apportés par les Francs.
Par conséquent, ceci ne signifie pas que nos aïeux furent nécessairement germaniques. En effet, entre le VIème et le XIIème siècle, la presque totalité des noms de baptême donnés aux enfants était d'essence germanique, par la suite, sous l'influence de l'Eglise, la mode glissa, au cours du XIIIème siècle, vers les noms bibliques tels Pierre, Jean, Jacques, etc. Si le nom GAUD est parvenu jusqu'à nous, c'est donc qu'il fut attribué à un enfant, chez nos ancêtres, vers le XIIème ou XIIIème siècle.
Quelques mots d'histoire nous permettront de bien comprendre le contexte dans lequel a évolué le nom GAUD. Il faut savoir qu'à partir du Vème siècle, le christianisme triomphant impose le nom unique, à l'instar des Germains, rejetant le système romain des noms multiples. Le symbolisme de ce nouveau nom, attribué le jour du baptême, signifiait une rupture entre le monde ancien et le monde nouveau que représentait la foi chrétienne. Désormais, nos lointains ancêtres ne portent plus qu'un seul nom, celui qu'ils ont reçu le jour de leur baptême, tels Bernard, Henri ou Louis, etc. Cette façon de se nommer durera cinq à six siècles.
Or, devant l'essor économique et démographique des XIème, XIIème et XIIIème siècles, époque où se sont formés les noms de famille, le système du nom unique vole en éclats, victime des nombreux problèmes d'homonymie que recèle ce principe. Lorsqu'une majorité de la population portait les mêmes noms, le choix se limitait aux noms les plus illustres, notamment ceux des saints, on comprend aisément pourquoi nos aïeux furent contraints d'ajouter des surnoms à leurs noms de baptême, c'est-à-dire un qualifiant complémentaire pour mieux se différencier les uns des autres. C'est ainsi que Charles devint Charles le chauve, Robert le pieux ou Raoul du chemin, etc...
Au XIème siècle, lorsque s'est imposée la nécessité de préciser l'identité d'un individu par un deuxième élément (surnom), bien souvent cette identité s'est affirmée par la filiation avec l'expression "filius + nom au génitif latin" (X fils de Y). Pour certains qui n'avaient pas encore de surnom, la forme "filius" s'est maintenue. A la lecture de cartulaires du XIIème siècle, il apparaît que l'expression "filius", exemple: "Johannes filius Bernardi" (Jean fils de Bernard), glisse pour faire court à "Johannes Bernardi" (sous-entendu "fils de") et enfin à "Bernard", le deuxième élément, le nom du père, devient alors surnom puis nom de famille. Ainsi serait née l'hérédité des noms de baptême.
L'ajout de diminutifs et de modifications dues principalement à la transmission orale ont finalisé nos patronymes d'aujourd'hui.
Page inspirée des travaux d'Albert Dauzat et Marie-Thérèse Morlet.
l'an 1342
En bas, la date de 1342, le jeudi avant la nativité. |
DURAN dit GAUDEL, est prévôt de
Bruyères et Arches à proximité d'Epinal. Marié à
Félice, entre 1337 et 1350, ils achètent de nombreux
terrains à Girecourt, Deyvillers ... Une vingtaine d'actes
dénichés aux archives départementales des Vosges
relatent ces transactions. Comme souvent à cette époque, ce surnom est devenu un nom. Je ne trouverai probablement jamais de lien avec nos différentes branches. Ces documents montrent simplement que notre patronyme est implanté dans les Vosges depuis très longtemps ... 100 ans avant Jeanne d'Arc !! |
L'un des sceaux attachés aux
documents de DURAN GAUDEL en 1337. Ces armes sont
portées par les Ducs de
Lorraine
depuis l'an 1200 environ. De nos jours, ce blason représente toujours la Lorraine. En termes d'héraldique, on le décrit "d'or, à la bande de gueules, chargée de trois alérions d'argent". |
Remarque importante :
Certaines branches GAUDEL n'ont pas leur origine patronymique comme décrit ci dessus, mais dans la déformation dans le temps d'autres patronymes tels que CLAUDEL, GODEL, GODET...devenus GAUDEL.
Naturellement ces exceptions sont mentionnées clairement dans les branches concernées.