La grande famille de tous les GAUDEL

Louis GAUDEL, procureur général de Paris

Accueil

 

Sur l'ensemble de ce site, un "clic" sur un "Prénom NOM" renvoie à la base de données de la généalogie.

Jean Marie Louis Joseph GAUDEL appartient à la branche de Taintrux.

Jean Marie Louis Joseph GAUDEL est né le 12 novembre 1875 à Bruyères, Vosges ; il est décédé à l'âge de 62 ans le 10 février 1937 à Paris. Il a toujours été célibataire ; il n'a pas eu d'enfant connu.

Louis GAUDEL en 1932

Louis GAUDEL est inscrit sur l'annuaire des titulaires de la Légion d'Honneur.

Il fait ses études à Dijon, puis, de 1901 à 1903, "Maître Gaudel, attaché au parquet d'Epinal", intervient dans de nombreuses affaires comme défenseur du ministère public.

En 1903, il entre dans la magistrature. comme juge suppléant à Bar sur Seine. Puis il est rapidement attaché au Ministère de la Justice, oeuvrant comme substitut à Vesoul, en 1907 puis à Auxerre en 1914.

Il est nommé procureur de la république à Nogent sur Seine en 1914 puis à Meaux en 1917.

En 1922, il est appelé au Parquet de la Seine comme Substitut à la 12ème Chambre.

Substitut du procureur général puis avocat général près la cour de Paris de 1928 à 1936, il arrive à la tête du parquet de Paris peu avant son décès.

Grand amateur de l'Histoire, son héros fut Danton.



Ci-dessous, article paru dans "L'Est Républicain", du vendredi 2 mars 1928

Monsieur le substitut Gaudel nommé substitut général près la cour de Paris



Le "Journal Officiel" nous apprend que notre compatriote, M. Gaudel, substitut à la 12è chambre correctionnelle, vient d'être nommé substitut général près la cour d'appel de Paris. Né à Bruyères en 1875, il est le frère de notre distingué collaborateur et sympathique ami, Henri Gaudel, de Bayon. Dans la "Vie Judiciaire", Maître Campinchi, publie un intéressant portrait de l'éminent magistrat :
Je le connaissais peu, écrit Maître Campinchi. J'ai appris â l'estimer dans ces rudes audiences du complot catalan : Il est de ceux qui vous conquièrent d'un coup et dont on souhaite d'être d'ami. J'avais entendu le président Gilbert, bon juge, parler de lui : "A dix-buit ans, m'avait-il dit, il était déjà orateur. Etudiant, il montait sur les tables et se livrait à des improvisations vibrantes et colorées". Ainsi faisait Gambetta, au Procope, vers 1860.
M. Gaudel a l'apparence d'un jeune chef d'escadron. Le regard vif et droit, l'encolure puissante, le port de tête non pas hautain mais haut, il a le cheveu à peine blanchissant, témoignage de jeunesse persistante et de précieuse maturité...
"Le passé de M. le substitut Gaudel tient en quelques dates. Il aime sa Lorraine comme il font tous, qu'ils
soient d'humble origine ou de 1'élite, Poincaré, Barrés ou Bertrand. Il fait ses études à Dijon, puis il est nommé attaché à la justice. Il l'est, si je puis ainsi dire, demeuré. Substitut à Vesoul, à Auxerre, procureur à Nogent sur Seine et à Meaux, il arrive à Paris à la 12è Chambre. Il y faut de l'esprit, du tact : c'est son affaire !
Le substitut Gaudel eut, là, les occasions multipliées de donner la mesure de sa culture et de son talent. Il requit dans plusieurs affaires de presse retentissantes et dans l'affaire du complot catalan où, plus particulièrement, l'on admira sa voix claire, sa langue précise, son éloquence sobre et souple, et
aussi son habileté et sa mesure.
"II parla, écrit son biographe, et le Barreau applaudit, comme il eut fait pour un Donat-Guigne...
Nous nous faisons l'interprète de ses compatriotes lorrains en priant le nouveau substitut général près la Cour
d'Appel de Paris d'accepter nos respectueux compliments et nos voeux très sincères. F. R.




Ci-dessous, article paru au "Journal des débats politiques et littéraires", du jeudi 11 février 1937

Monsieur Louis Gaudel est mort



M. Louis Gaudel, procureur général près la Cour d'appel de Paris vient de succomber à l'attaque brutale d'une affection cardiaque dont il était atteint depuis quelques années et que le travail intensif des derniers mois avait aggravée.
Promu à la tête du Parquet de la Cour de Paris au mois d'octobre dernier, M. Louis Gaudel avait recueilli les sympathies unanimes. Magistrat éloquent et de haute culture, M. Gaudel donna toute la mesure de sa valeur dans les grands procès criminels où il eut l'occasion de requérir. Apres une longue carrière en province, il s'était révélé à la XIIè chambre correctionnelle dans le procès du colonel Macia et du complot catalan. Tous ceux qui écoutèrent alors l'orateur se rendirent-compte de l'indépendance du magistrat. S'il était contraint en droit de requérir, sa conscience lui dictait des paroles de pardon pour ceux qui avaient lutté pour un noble idéal.
Depuis, le nom de M. Louis Gaudel fut attaché à la plupart des grands procès criminels de Paris. Dans l'affaire Almazian, il confirma ses exigences sur la preuve et ses scrupules dans les enquêtes qui lui paraissaient manquer de précision. Aux assises, il fut à côté du procureur général Donat-Guigue dans le procès Gorguloff, près du procureur général Roux dans l'affaire Stavisky. C'est lui qui a assumé le rôle du ministère public dans le procès de Germaine d'Anglemont, dans l'affaire Gaucher et dans le procès Bonny. Il disparaît sans qu'il ait eu l'occasion de requérir comme procureur général et ce sera un des regrets du Palais que de ne pas l'avoir entendu dans un de ces admirables réquisitoires où la force s'alliait quand même à l'indulgence.
Né à Bruyères-en-Vosges, le magistrat avait toujours conservé les hautes qualités morales du Lorrain, le patriotisme et le sens de l'ordre et de l'autorité. Il y avait des matières sur lesquelles il n'admettait pas la transaction. Sa disparition, à l'heure présente, est une grande perte pour la Cour de Paris. D'une simplicité de vie qui l'honorait, ce grand magistrat pratiquait le culte de l'amitié. Si ses réactions étaient parfois vives, il fut toujours animé d'une grande bonté. Doué d'une très vive lucidité d'esprit, il savait discerner l'essentiel en toutes choses; ne s'enfermant pas dans de vaines formules, il allait droit au but comme un soldat qui se bat loyalement à l'arme blanche.
Le Palais perd un grand magistrat qu'il honorait et respectait. Ses amis pleurent aujourd'hui celui qui ne les a jamais déçus.


Haut de page