La grande famille de tous les GAUDEL

1831-Jean François GAUDEL arrive à New-York

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Jean François GAUDEL appartient à la branche de Montigny.

Les ancêtres de Jean François ont quitté Montigny vers 1736 pour aller s'installer dans la région de Moussey.

Jean François GAUDEL est né en 1785 à Maizières lès Vic. Ce village situé à cinq kilomètres au nord de Moussey appartient à cette époque au département de la Meurthe en Lorraine. Il deviendra allemand en 1871 après l'annexion de l'Alsace-Lorraine, puis reviendra à la France en 1918. Peuplé de 350 habitants, il se situe aujourd'hui au sud du département de la Moselle.

Jean François appartient à une famille modeste de trois enfants dont le père, Jean, est manoeuvre comme la plupart des hommes de la famille GAUDEL.

Jean François GAUDEL s'installe à Azoudange, lieu d'origine de son épouse Marie Thiébaut en 1806.

Le couple aura huit enfants dont seuls quatre garçons survivront.

Jean François est manoeuvre, les temps sont difficiles. En août 1831, son fils aîné, Dominique, se marie, et, sitôt cette union réalisée, la famille décide de partir tenter sa chance en Amérique.

Ainsi, le 14 novembre 1831, après plus de deux mois de traversée depuis Le Havre, "Le Siroc" arrive dans le port de New-York avec à son bord, Jean François GAUDEL, alors âgé de 47 ans, son épouse Marie, leurs quatre fils Dominique 23 ans, Jean-Pierre 17 ans, Nicolas 12 ans, Joseph 10 ans, ainsi que Marie Rose CHARDIN 23 ans, l'épouse de Dominique.

Cette famille fait partie des 2038 immigrants français arrivés aux Etats Unis en 1831.

La destination prévue est le Maryland ; mais finalement, c'est à Croghan dans le comté de Lewis de l'Etat de New York, que Jean François devenu John F s'installe définitivement comme fermier.

Quelques années plus tard, Dominique GAUDEL rentrera en France avec son épouse et leur fils Emile né à New York. Mais le goût des voyages aura fait son oeuvre, puisque Dominique deviendra le "Père des Pieds-Noirs GAUDEL".

Le second fils de John F, Jean Pierre, deviendra John P GAUDEL et vivra à Cape Vincent, comté de Jefferson, état de New york. Son fils Louis servira dans l'armée de l'Union comme artilleur au cours de la Guerre de Sécession.

Je n'ai pas trouvé de trace de Joseph, le plus jeune fils de Jean François.

Quant à Nicolas, devenu Nicholas GAUDEL, il sera commerçant à Croghan, vivant avec son épouse Mary Ann Becker, née en Lorraine, et leurs huit enfants. Après le décès de sa première épouse en 1876, il se remariera deux fois et s'installera comme tisseur de tapis à Glencoe, comté de Mc Leod dans le Minnesota.

Les filles de Nicholas ont des descendances contemporaines importantes, dans lesquelles le patronyme GAUDEL a disparu.

Reste John P GAUDEL, fils de Nicholas et Marie Ann, né en 1848 à Croghan. Il exerce la profession de peintre en bâtiment et épouse Flora, d'origine allemande. Le couple et leurs quatre enfants vivent à Glencoe Village, comté de McLeod, état du Minnesota. Veuf, John P finira sa vie chez son unique fille, Susie, à Minneapolis, Hennepin, Minnesota où il décède en 1923.

Frank GAUDEL, fils de John P et Flora, est né en 1872. Après avoir exercé la profession de peintre en bâtiment, il devient le répétiteur de sa fille Marcella GAUDEL actrice de théâtre des années 1930 à Minneapolis.

Ainsi, 100 ans après l'arrivée à New-York de Jean François GAUDEL, pauvre manoeuvre français, sa descendante Marcella GAUDEL vit à Los Angeles, épouse Walter et donne naissance en 1932 à Robert VAUGHN, acteur de cinéma et de télévision.

Maizières lès Vic

Acte de baptême de Jean François GAUDEL

L'an 1785 le 18 de février à quatre heures du soir est né et a été baptisé le lendemain Jean François fils légitime de Jean GAUDEL manoeuvre à Maizières et de Marianne Devot son épouse. Il a eu pour parrain Michel GAUDEL son cousin germain, jeune garçon de la paroisse de Moussey et pour marraine Brigitte DEVOT sa cousine germaine, jeune fille de la paroisse de Donnelay, laquelle a fait sa marque au dessous n'ayant pas l'usage d'écrire de la requise et le parrain a signé avec nous le présent acte.

Signé par Michel GAUDEL , marque de la marraine

Marcella GAUDEL étudie au collège de Minneapolis "North High School". A 16 ans elle fait partie du club de théâtre dramatique de l'école en qualité d'actrice et de secrétaire.

En 1931, Marcella interprètera Lucy Sewad dans "DRACULA", pièce de Bram STOKER.

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Les dernières nouvelles et les projets du club de Marcella sont rapportés sur ce journal de 1924.

Marcella est au deuxième rang à partir du fond, la cinquième à partir de la gauche.

 

A propos de Croghan et New-Bremen, comté de Lewis, état de New-York

Le comté de Lewis se situe à quelques 300 kilomètres au nord-ouest de New-York.

En 1860, le comté de Lewis est constitué de 17 villages. A cette date, ce comté intérieur ne possède pas de monument plus vieux que ses habitants, ni de légende.
Quelques français s'étaient installés vers 1798 dans la région de Croghan, sur les rives de la "Black River". La plupart de ces colons repartiront rapidement, laissant la zone sans évolution pendant 25 ans.
Le 5 avril 1841, le village de Croghan fut formé par la réunion d'une partie des villages de Watson (lui-même créé en 1821) et de Diana (créé en 1830) . Il fut ainsi nommé en l'honneur de George CROGHAN, capitaine aux glorieux faits d'armes, décédé en 1849 à la Nouvelle Orléans.
Le village de New-Bremen fut formé le 31 mars 1848 par une partie des villages de Watson (pour 1030 habitants) et de Croghan (pour 315 habitants). Le nom de New-Bremen est une incitation de destination pour les nombreux immigrés qui embarquent dans le port de Brême en Allemagne.
En 1848 Croghan et New-Bremen comptent 1275 habitants formant 247 familles dont 190 sont originaires de France, 46 d'Allemagne et 11 de Suisse).
Toutes ces familles sont implantées depuis moins de vingt ans en Amérique.
Le cheptel est constitué de 59 chevaux, 388 moutons, 613 cochons et 1256 bovins.
Les propriétaires occupent 12 413 acres (environ 5000 hectares).
En 1841, une loi fut votée, accordant une prime pour la destruction des animaux sauvages tels que loups, panthères, ours.
Ces immigrés viennent en grande partie de l'est de la France (Moselle, Meurthe, Bas-Rhin, Haute-Saône et Doubs) et des parties adjacentes d'Allemagne et de Suisse.
Des agents parcourent cette partie d'Europe pour promouvoir l'émigration. Leur publicité propose des terres payées à raison d'1/5ème à la fin de la 1ère année, après la sélection des terres par l'acheteur et 4/5ème en 6 ans en annuitées égales avec intêrets.
Les habitants de Croghan et New-Bremen conservent leur langue maternelle et leurs réunions religieuses mais la plupart sont prêts à apprendre l'anglais. Les enfants vont à l'école et parlent très rapidement un anglais sans accent. L'installation des Français se situe sur la rivière Beaver et en partie à New-Bremen, formant un hameau à l'habitat dispersé d'un demi mile de long au sud de la rivière. On y trouve une église catholique et une église méthodiste, une grande tannerie tenue par Blain, Rice and Bros, deux auberges, un moulin à blé, deux scieries, et plusieurs magasins de mécanique.
En 1852 une nouvelle tannerie fut implantée, et une petite église évangélique fut construite du côté de New Bremen ainsi que trois maisons.
A Croghan, il y a deux églises catholiques romanes dont l'église Saint Stephen élevée dans la zone française en 1847. Les sermons y sont prêchés les dimanches alternativement en allemand et en français. Les premiers administrateurs de ces deux églises furent
Nicholas GAUDEL, Christopher MILLES, et F. E. ROFINOT. Il y a également une petite église catholique à Belfort.
L'église évangélique germanique luthérienne et réformatrice fut fondée le 15 septembre 1847.

En 1859 Nicholas GAUDEL devient "supervisor" (administrateur) de New-Bremen.

Aujourd'hui, dans les années 2000, Croghan compte environ 3200 habitants.

Texte inspiré de la biographie éditée en 1860 "A history of Lewis county, in the state of New York" par Franklin B. HOUGH

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