La grande famille de tous les GAUDEL

Georges de GAUDEL, Seigneur de Nomexy et Frizon, Vosges

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Georges Dominique de GAUDEL appartient à la branche de Châtel sur Moselle.

"Georges de Gaudel de Nomexy" vers 1700

Huile sur toile (vue partielle)

Le contexte familial

Georges Dominique de GAUDEL (Georges de GAUDEL), né en 1669 à Châtel sur Moselle, est décédé à Frizon, en 1733.

Il est fils de Claude GAUDEL et de Libaire CANON, et petit-fils de Claude GAUDEL, Receveur du Domaine de Châtel anobli en 1651 par Charles IV, Duc de Lorraine.

Georges est âgé de cinq ans à la mort de son père, en 1675. De ses cinq frères et soeurs, deux survivront :

-Son frère Jean Claude GAUDEL sera Maire Royal de Châtel sur Moselle et à l'origine d'une généalogie du XVIIè siècle. Il décèdera célibataire à l'âge de 31 ans.

-Quant à sa soeur Cécile Madeleine GAUDEL, elle épousera François de TOURTELON de La COSTE, Noble du Languedoc et Colonel de Cavalerie. Leur famille nombreuse vivra à Châtel sur Moselle.

Depuis l'anoblissement de Claude GAUDEL de Châtel sur Moselle, en 1651, ses descendants, devenus Seigneurs de Nomexy1, y possèdaient une maison de campagne dite "de Létraye", tout en demeurant à Châtel où ils participaient activement à la vie de la cité.

Ainsi, les parents, frères et soeurs de Georges Dominique de GAUDEL passèrent leur vie à Châtel d'où ils exercaient leur pouvoir sur leurs possessions.

 

Le fief de la Basse Frizon

Si la guerre de trente ans "officielle" s'est terminée en 1648 avec le traité de Munster, en Wesphalie, on s'accorde sur son prolongement en Lorraine jusqu'en 1661. Plus encore, à Châtel sur Moselle, ce ne fut qu'en fin d'année 1670 que les combats se sont terminés, avec la prise de la forteresse des Ducs de Lorraine par les français.

Durant les multiples sièges subit par la forteresse, les troupes françaises vivaient à discrétion dans les villages des alentours qu'elles occupaient. Si l'on ajoute les pillages et exactions multiples infligés par les suédois durant la guerre de trente ans, on comprend pourquoi nombre de villages et hameaux furent dévastés et vidés de leurs habitants. Ce fut le cas du village de Frizon, situé à quatre kilomètres de Châtel, et à trois kilomètres de Nomexy, qui ne comptait que quelques dizaines d'habitants en cette fin de XVIIè siècle.

A cette époque, comme aujourd'hui encore, Frizon était divisé en deux hameaux : La Basse Frizon et la Haute Frizon. Une vieille ferme fortifiée siègeait entre ces deux parties, à l'altitude de la Basse Frizon. On peut raisonnablement supposer que ce site fortifié, était ce fief2 unique de La Basse Frizon mentionné en 1594 par Thierry ALIX3.

 

Seigneur de Nomexy et en partie de Frizon

En 1699, lors de son mariage à Nancy avec Marguerite GUYOT, Georges de GAUDEL, âgé de trente ans, est Ecuyer, Seigneur de Nomexy et en partie de Frizon. Le couple réside successivement à Nancy, lieu d'origine de son épouse, puis en location (sic) chez un certain Jean ROGUEZ (ROGUET), à Frizon.

En 1701, sa mère lui fait une donation de 10500 francs barrois.

En 1705, profitant de ce pécule, le Sieur de GAUDEL, devenu propriétaire de l'ancien fief fortifiée de Frizon, y achève les travaux de transformation nécessaires pour s'installer avec sa famille dans la "Maison Seigneuriale". La même année, il fait également construire un pigeonnier dans la propriété, dont le droit de construction était très strict4.

"LE SR GAVDEL MA FAIT BATI LANEE 1705" : Gravé sur un montant de l'escalier de la Maison Seigneuriale

 

Le domaine ainsi composé de la Maison Seigneuriale, de la ferme, du pigeonnier et de deux petits batiments (dont le plus petit abritera un four) formera "Le Château de Frizon". Cette appellation est toujours utilisée au XXIè siècle !

En bas : la Maison Seigneuriale ; à droite: la ferme ; en haut : le pigeonnier ; à gauche : les deux petits batiments5.

Sur le plan cadastral Napoléonien de 1815, la disposition du site est proche de celle que lui donna Georges Dominique en 1705.

 

En 2021, on retrouve les mêmes constructions qu'en 1815 6.

 

Devenu Seigneur de la Haute Frizon13, Georges Dominique de GAUDEL possèdait en pleine propriété son fief situé entre les deux Frizon, avec un gagnage de rapport et seize hectares de bois à Barban (à deux kilomètres du Château). Il avait la priorité sur les Seigneurs de la Basse Frizon.

Le 10 mars 1716, il déclare avec précision ses droits15 : Droits de Haute et Basse Justice ; redevance d'une taille (sorte de taxe foncière) partagée à tour de rôle avec le Duc de Lorraine et les Jésuites d'Epinal ; redevance par conduit (par ménage) ; redevance par charrue ; cens sur les terres ; redevance par porc vendu ; droit de four ; droit sur les moulins ; droit sur les amendes diverses ; moitié des droits d'entrée ; un tiers des regains ; droit de colombier et de troupeau ; émoluments communaux ...

Cependant, au fil du temps, de nombreux conflits et procès opposèrent les Seigneurs de Frizon aux habitants et fermiers. Ainsi, au moment de la révolution de 1789, la situation des Seigneurs de la Haute Frizon était dégradée car ils avaient perdu leurs principaux droits. C'est pourquoi, leurs biens ne furent pas vendus comme biens nationaux14.

Le 06 août 1723, Georges Dominique GAUDEL perd ses droits de regain et les émoluments communaux auxquels il prétendait, face aux habitants de Frizon et aux fermiers du domaine.

 

le carnet initié par Jean Claude GAUDEL, Généalogiste du XVIIè siècle, relate le décès de son frère Georges Dominique. Son inhumation fera l'objet d'un nouveau procès ...

"Le Sieur George Dominique GAUDEL Seigneur de Frizon Nomexy et Voué de Châtel est décédé en la maison seigneuriale de Frizon le 15 juin 1733 à 11 heures et demie du matin et quelques minutes, le lundi, n'ayant été malade que 8 jours, âgé de 64 ans moins 2 mois 5 jours et a été enterré suivant ses dernières volontés au cimetière de Frizon où on devait faire bâtir la chapelle de Saint Firmin par son ordre, dont on a converti en ornement à cause que la communauté a fait un procès à la famille pour avoir 60 écus légués en constitution."

 

La descendance de Georges Dominique de GAUDEL

Comme nous le verrons, des quatre enfants de Georges Dominique et Marguerite GUYOT, seul un de leurs petits enfants transmettra le nom :

  Le premier enfant de Georges Dominique de GAUDEL fut René Joseph (1702-1735), Seigneur de Nomexy et en partie de Frizon.

Il passa sa vie à Châtel sur Moselle. Rentier, il vivait des multiples contrats obligataires et de rentes, passés contre des habitants des villages voisins. Une quarantaine de ces contrats, pour une valeur totale d'environ 16000 francs barrois, étaient consignés et suivis avec précision par René dans un petit carnet. Sur ce même document, René avait écrit, en janvier 1735 :

"Il faut m'attendre à être marié avant la Notre Dame de septembre 1735" 9

René Joseph de GAUDEL décèda en 1745, célibataire et sans descendance.

Nomexy

Contrat obligataire du 15 décembre 1737 passé devant le Sr Rousel au profit de René GAUDEL contre Joseph BOUGEL, habitant de Nomexy ; caution Jean DENIS du même lieu, portant la somme de 250 francs.

J'ai reçu la rente échue le 15 décembre 1738 .......................................................................

J'ai reçu la rente échue le 15 décembre 1744

J'ai reçu la rente échue le 15 décembre 174

René Joseph, décédé en octobre, n'a jamais reçu l'échéance de décembre 1745 !

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Le second enfant de Georges Dominique de GAUDEL fut Libaire Marguerite qui épousa Nicolas Gaspard de GUILBERT en 1723.

Le troisième enfant de Georges Dominique de GAUDEL fut Marie Madeleine qui épousa Antoine François Xavier de VILLEMONT en 1734.

Ces deux alliances conduirent à une descendance importante et riche de la Noblesse Lorraine. Leur évocation exhaustive sort actuellement du cadre de ce site ... à moins que certains "cousins" ne prennent contact avec moi !!

Notons toutefois que Antoine Nicolas GUILBERT, fils de Libaire Marguerite GAUDEL épousa sa cousine Marie Anne de VILLEMONT, fille de Marie Madeleine GAUDEL. Leur petit fils, Nicolas Antoine Napoléon GUILBERT (1806-1889) fut le dernier du nom à possèder le Château. Il descendait des GUILBERT et des VILLEMONT, tout en ayant deux arrière-grand-mères, soeurs, du nom de GAUDEL.

Le pigeonnier et la cour de la ferme vers 1900.

Une pierre du pigeonnier est gravée de sa date de construction, en 1705.

Les propriétaires résidant du Château de Frizon7

Georges Dominique de GAUDEL vécut au Château de 1705 à son décès, en 1733. Son épouse y était décédée en 1732.

A leur succession, le Château entra donc, dans les familles de GUILBERT et de VILLEMONT.

Vers 1740-1750 Antoine François Xavier de VILLEMONT, Seigneur de Frizon, fut Capitaine des Chasses de Stanislas LESZCZYNSKI, dernier Duc de Lorraine.

En 1789, les de VILLEMONT tenaient toujours le Château14.

Nicolas Antoine Napoléon GUILBERT (voir plus haut), dernier du nom, vécut au Château comme cultivateur de 1835 environ à sa mort, en 1889.

Dès lors, sa petite-fille, Mathilde CLAUDEL et son mari Gabriel BARBIER occupèrent le Château, comme propriétaires exploitants jusqu'en 1932.

A leurs décès, c'est un arrière-petit-fils de Nicolas Antoine Napoléon GUILBERT, René de VILLEPOIX (1894-1968), Officier dans l'Armée, qui exploita le Château, vivant partagé entre Frizon et Toulon. Il s'appuyait sur un domestique fermier résidant au Château8.

Vers 1960 le site fut vendu en dehors de la famille.

Aujourd'hui, cette propriété privée qui a peu changé, est toujours dénommée "Château de Frizon", sans en offrir les dorures que l'on pourrait imaginer.

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Le quatrième enfant de Georges Dominique de GAUDEL fut Jean François qui épousa Marie Marguerite de VILLEMONT, en 1736. Son épouse était la belle soeur de Marie Madeleine GAUDEL, sa soeur. Ce nouveau couple renforçait encore le lien entre les familles GAUDEL, GUILBERT12 et de VILLEMONT.

Des quatre enfants demeurés vivants de Jean François GAUDEL, Elisabeth Luce et René Georges sont décédés célibataires, à Châtel, en 1803.

Son fils cadet Joseph GAUDEL, fut père de Georges Luce, mariée à Jean François Luc BRUYERES, maire de Remiremont ; et père de François Joseph Antoine René Georges GAUDEL, Officier de Gendarmerie, resté célibataire ... en savoir plus

 

Quant au fils aîné de Jean François, Louis Ignace Antoine de GAUDEL, né en 1737, il sera donc ce seul petit fils de Georges Dominique de GAUDEL qui transmettra le nom.

En 1763, Louis Ignace épousa Marie Marguerite GRANDPERE dont l'arrière grand mère Madeleine était fille de François GAUDEL et Agnès JULIEN.

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Les sept enfants de Louis Ignace de GAUDEL et Marguerite GRANDPERE

Décédé en 1780, Louis Ignace laissa une veuve avec sept enfants demeurés vivants. La Noble famille demeura à Châtel sur Moselle, subissant de plein fouet la révolution de 1789. Ainsi la veuve et ses trois filles voient leurs biens vendus aux enchères comme parentes d'un prêtre émigré. C'est avec beaucoup de difficulté qu'elles parviendront à conserver leur propriété à Châtel10.

Le premier enfant, François Louis de GAUDEL (1764-1806), fut prêtre ... en savoir plus

Le second, Marguerite Luce de GAUDEL (1766-1847), épousa Charles Ferdinand Le Barbey de BAUMONT. Ils vécurent dans la région d'Epinal.

Le troisième, Louise Gabrielle de GAUDEL (1769-1839), adopta une enfant abandonnée, Anastasie, et demeura célibataire, à Nancy.

Le quatrième, Charles Louis de GAUDEL (1769-1854), réscapé de la Révolution, né cent ans après Georges Dominique de GAUDEL, sera le seul de ses nombreux descendants à transmettre son nom.

Le cinquième, Marie Anne de GAUDEL (1770-1843), épousa de Basle Nicolas LECLERC. Ils vécurent à Charmes, Vosges

Le sixième, Louis Joseph de GAUDEL, né en 1772, n'a pas laissé de trace à priori. Est il décédé en bas âge? est il émigré de la révolution?

Le septième enfant, Charles Alexandre GAUDEL, né en 1773, partit en exil avec son frère Charles Louis, lors de la révolution, en 1793. Tous deux servirent dans l'Armée des Princes11, puis Charles Alexandre s'engagea au service de l'Autriche où il décèda en 1795.

 

Les derniers descendants des Seigneurs de GAUDEL de Frizon reposent dans le petit cimetière du village.

Pierre Antoine de GUILBERT 1793-1873 est le plus ancien ; René de VILLEPOIX 1894-1968 le dernier.

 

Quelques précisions :

1-Nomexy, est situé à un kilomètre de Châtel, sur l'autre rive de la Moselle. Le village d'environ 300 habitants au XVIIè siècle, en compte environ 2200 au XXIè siècle. Le dernier Seigneur de Nomexy fut Joseph GAUDEL (dit Louis-Joseph), en 1789.

2-Un fief est un site, une terre noble qu'un vassal tenait d'un seigneur, sous condition de lui prêter foi et hommage et de lui fournir des redevances.

3-"Dénombrement du Duché de Lorraine", en 1594, par Thierry ALIX, président en la Chambre des Comptes de Lorraine.

4-Avant la révolution, l'élevage de pigeons était réservé à la Noblesse et aux Abbayes. Possèder un pigeonnier séparé du logis état réservé aux Seigneurs de Haute Justice.

5-AD88 3 P 5130

6-Google map : 2021

7-De tous temps, la ferme et un petit bâtiment étaient généralement loués par les propriétaires du Château. On les désignait par "corps de gagnage".

8-Adrien VOITOT fut domestique fermier pour le compte de René de VILLEPOIX. Adrien, pupille de la Grande Guerre 1914-1918, avait été domestique de Gabriel BARBIER.

9-La "Notre Dame de septembre" correspond à la fête de la Nativité de la Vierge, le 8 septembre.

10-"Châtel-sur-Moselle pendant la révolution", par l'Abbé C. Olivier, Edition 1896.

11-L'Armée des Princes est une armée contre-révolutionnaire constituée de personnes qui ont émigré depuis la France sous la Révolution française.

12-René Charles de GUILBERT de Pixerécourt (1773-1844), auteur de nombreuses pièces de théâtre, donna son nom à une rue de Nancy. Directeur de l'Opéra Comique et du théâtre de la Gaîté, il passa une grande partie de sa vie à Paris. Il descendait de Marie GUYOT (1674-1761), belle soeur de Georges Dominique de GAUDEL.

13-Il existait deux Seigneureries à Frizon ; celle de la Basse Frizon et celle de la Haute Frizon dont le fief était situé au Château, paradoxalement proche de la Basse Frizon.

14-Archives des Vosges 11 T 20/139

15-Certains de ses droits étaient propres à Frizon ; d'autres communs à Frizon et à Nomexy (cf. Archives des Vosges 11 T 25/240_2)

 

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